Conduite à tenir pour les patientes ayant des complications liées aux injections d’acide hyaluronique réalisées clandestinement par des non médecins
(esthéticiennes violant la réglementation, prothésistes ongulaires en exercice illégal de la médecine, instagrameuses, cosméticiennes des pays de l’EST organisant des Botox parties à l’international les week end…)
- Obtenir la traçabilité des produits injectés: nom du produit avec numéro de lot et date de péremption.
- Obtenir des informations sur la méthode d’injection: ouverture de blisters stériles de seringues devant le patient. Ré-utilisation de seringues déjà ouvertes. Utilisation d’aiguilles stériles. Utilisation de containers jaunes DASRI. Utilisation de gants. Notion de désinfection des surfaces de manipulation des aiguilles.
- Eventuellement récupération des factures qui peuvent permettre une identification du produit, sa nature et lieu de fabrication, ses agréments, son autorisation d’utilisation sur le territoire français.
Les précautions médicales et l’examen clinique des patientes ayant eu des injections illégales
Evaluation du risque après d’accident d’exposition au sang (AES) et prophylaxie postexposition.
Un avis médical est indispensable le plus précocement possible, au mieux dans les quatre heures, pour évaluer l’importance du risque infectieux notamment VIH, Hépatite B et Hépatite C et, si besoin, initier rapidement un traitement prophylactique.
Vérification de l’absence d’embolisation d’une artère par acide hyaluronique : éliminer l’urgence ischémique
- Recherche d’une nécrose de la face (examen cutané) : Obtenir l’heure de l’injection si possible.
- Recherche d’une perte totale ou partielle de la vision
- Recherche d’un accident vasculaire : trouble de la sensibilité, trouble de la mobilité des muscles faciaux
En cas de doute sur accident vasculaire post injection, adresser la patiente aux urgences dans les plus brefs délais (délais optimal d’intervention sur ischémie faciale: moins de 6 heures)
En cas de doute, échographie doppler vasculaire des tissus superficiels de la face, en urgence, à la recherche d’une ischémie ou d’un abcès ou d’un hématome pouvant être compressif. Recherche d’une lésion des glandes salivaires. Recherche d’une lésion du nerf ou de l’artère faciale. Recherche d’une lésion des artères angulaires ou dorsales du nez. Recherche d’une lésion des artères labiales. Recherche de lésion des artères supra orbitaires. Recherche lésion des canaux lacrymaux.
L’échographie permet de différencier les granulomes des abcès post injection.
En l’absence de traçabilité sûre du produit, l’injection de l’hyaluronidase peut être contre-indiquée et même dangereuse.
Informer la patiente du caractère illégal des injections réalisées par un non médecin et de la possibilité de porter plainte (Police/Gendarmerie). Déclarer à l’accident auprès des autorités sanitaires : ARS régionale. Si l’acide hyaluronique, dispositif médical, est identifiable signaler l’accident au département matério-vigilance du fabricant. Informer l’Ordre des médecins et la DGCCRF.